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Au fil des saison

par Benoit Farcy

Les rivières à saumon sont des écosystèmes sensibles. La température peut être notre meilleur ami, comme notre pire ennemie lorsque nous sommes à la pêche. Le Québec subit annuellement, et ce de plus en plus intensément, des périodes de canicule faisant baisser le niveau d’eau des rivières tout en augmentant leur température. Ces bas niveaux d’eau et la température élevée nous forcent à nous adapter et à en apprendre davantage afin de parvenir à leurrer nos poissons favoris.

Size does matter!

Il y a plusieurs facteurs qui nous poussent à choisir une mouche plutôt qu’une autre lors d'une sortie de pêche. Le facteur principal est à mon avis la température de l’eau. Lorsque nous avons une température d’eau qui est élevée, selon les observations de plusieurs pêcheurs bien connus, les saumons réagiront à des mouches de plus petits formats. À l’inverse, lorsque l’eau est fraiche, des mouches de plus gros format vous permettront généralement de faire réagir le poisson. C’est ce qui explique que l’automne, alors que l’eau est quand même basse, nous pêchons avec des mouches de plus gros format. 

Comme la pêche au saumon atlantique est loin d’être une science exacte, il n’existe aucune formule magique vous donnant la recette gagnante à chaque sortie. Cependant, voici nos recommandations afin de vous servir de point de départ à partir duquel vous pourrez vous ajuster.

13 °C et moins
3/0, 1/0, 1.5, 1, 2, 3, 4, 5

14 à 18 °C
4, 5, 6, 7, 8

19 °C et plus
7, 8, 9, 10, 12, 14, 16


Comme cité plus haut, ce tableau n’est qu’un point de départ. Le fait de pêcher avec la bonne taille de mouche ne fera pas nécessairement réagir le saumon au premier lancé. Un autre facteur important est le débit de la rivière, et notre lancé face à ce débit. Le but principal lorsque nous pêchons avec une mouche noyée pour le saumon atlantique, c’est que la mouche bouge. Elle doit bouger pour capter son attention, et continuer de bouger pour qu’il se rende jusqu’à l’attaque. Nous connaissons à peu près tous la règle des 45 degrés, qui dicte qu’un lancé à 45 degrés dans la fosse permettra à notre mouche de parcourir son entièreté. En réalité, le fait de faire un lancé à 45 degrés pendant la période d’étiage, alors qu’il n’y a à peu près aucun courant dans la rivière, ne fera pas bouger la mouche suffisamment rapidement pour couvrir la fosse efficacement, et ne permettra pas non plus de susciter (en temps normal) la réaction du roi des rivières. Une bonne façon de s’ajuster afin d’avoir une vitesse de dérive raisonnable, est d’augmenter l’angle d’attaque, et ainsi de lancer à 70, 75 voire même 90 degrés afin de donner plus de temps au courant d’entraîner la soie, et de donner plus de vitesse à notre mouche. À l’inverse, en début de saison et à l’eau haute, nous voudrons réduire cet angle, et même faire l’utilisation d’avançons calant (là où c’est permis) pour ralentir notre dérive.

Comme dans plusieurs domaines, la pêche au saumon, et sa réussite, passe par l’adaptation aux conditions rencontrées. En prenant en considération les deux paramètres ci-haut, vous augmenterez considérablement vos chances d’obtenir l'attaque tant attendue du roi des rivières, et vous aurez peut-être la chance de capturer ce magnifique poisson qui fait l’objet de tant d’éloges !



Top 5 mouches pour le bar rayé
par Luc-Hervé Blouin

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